Ce n’est pas un pavillon.
Ce n’est pas un produit fini, ce n’est pas un exposé d’une condition déjà achevée, ce n’est pas un bel objet qui cherche nécessairement à plaire. Il n’y a pas de forme finale : la biennale et le pavillon français seront le support d’une production de pensée, des outils de création de nouveaux points d’intérêt, une dynamique de processus de projet. Il faut considérer ce lieu emblématique comme un outil productif en mouvement plutôt que comme support d’exposition.
Ceci est un support d’échanges.
Ce n’est pas une vision ethno centré. Ce n’est pas un échantillonnage d’étendards nationalistes ou de solutions déjà éprouvés.
C’est une discussion ouverte, engagée et critique sur la réalité des villes et ses capacités.
C’est un positionnement disciplinaire et politique. Si les «nouvelles du front» cherchent à présenter des architectures engagées, exemplaires et actuelles, ces «victoires» peuvent paraitre hélas isolées, sans répercussion à grande échelle. Ainsi, dans un domaine de plus en plus individualiste, confronté à des enjeux de plus en plus urgents, l’architecture et l’urbanisme doivent pouvoir se repenser en réseaux, pour que ces solutions possibles ne soient plus des cas ponctuelles. Le pavillon se présente comme un chaînon de ce réseau de partage : une véritable plate‐forme d’échange, de discussion, de construction collective. Le pavillon français est un relais ouvert, proposant divers lieux choisis qui sont donnés à voir, sujets d’exploration en France et ailleurs.
Ceci est un réseau.
Ce n’est pas une exposition. Le pavillon signifie un acte de détournement du regard. Un glissement loin de soi‐même, vers l’extérieur, afin de prendre position sur ce qu’il se passe dehors vers la ville, le sujet d’étude. La ville comme un projet collectif contenant de nombreux potentiels à développer, contenant une multiplicité d’acteurs travaillant avec des objectifs communs : permettre à la ville de s’adapter aux enjeux actuels, de participer à l’amélioration des qualités de vie de chacun, de s’engager vers de nouveaux processus de fabrication.
C’est une fenêtre sur l’extérieur
Ce n’est pas une vision idéalisée
Il s’agit de porter la discussion loin de l’équilibre. Il s’agit d’adopter un regard, une position, un état d’instabilité créative. Une position déclenchée par la nature et l’échelle de certains mouvements de personnes, de matières premières, de biens, de capitaux et ses conséquences sur l’environnement urbain: des parcours qui fonctionnent comme catalyseur pour atteindre des formes plus imprévisibles, plus radicales, plus productives, plus qualitatives...
C’est une attention à porter.